Localisation: région Bourgogne Franche Comté
gerardbouillon.com@gmail.com

L’ Intruizou

 

Quelques mots de présentation

 D’origine bourguignonne, enfin presque (LE CREUSOT), je suis Jurassien depuis plus de 50 ans, depuis mon entrée à l’École normale d’ Instituteurs de Lons Le Saunier en 1968… donc  Franc Comtois pur jus mais avant tout citoyen du monde.

L’Instit.

J’aime beaucoup le mot « instituteur »:

Le titre d’instituteur pour les enseignants « des petites écoles », le corps des instituteurs, ont été créé par la loi du 12 décembre 1792. Au nom du Comité, Chénier présenta à la Convention une série d’articles relatifs à l’organisation des écoles primaires. Un seul d’entre eux fut adopté. Il indiquait :

« ARTICLE PREMIER – Les écoles primaires formeront le premier degré d’instruction. On y enseignera les connaissances rigoureusement nécessaires à tous les citoyens. Les personnes chargés de l’enseignement de ces écoles s’appelleront instituteurs: voir l’historique détaillé ici».

Pour la formation des instituteurs, des écoles normales primaires sont créées depuis 1794. Le 19 juillet 1889, les enseignants sont devenus des fonctionnaires de l’État.

« Instituteur »: du latin « institutor », un mot qui parle à tous, aisément compréhensible: l’instituteur, l’ instit, est « celui qui instruit ».  Un très joli mot lâchement assassiné par Jospin et sa loi d’orientation sur l’éducation  du 10 juillet 1989. Stupidité absolue applaudie à l’époque par  toute la gauche, saluée par les syndicats d’enseignants. Je me souviens de l’un d’eux qui titrait :  «victoire syndicale  historique…» Sottise !   On nous a donné un « su-sucre » et dans la foulée on a perdu le droit au logement de fonction: droit qui soulignait l’importance qui était accordée par l’état au corps des instituteurs.  Marché de dupes.

Des gouvernements successifs qui n’ont cessé de mettre à mal la fonction publique; des conditions de travail souvent difficiles, la considération pour  la profession en berne… le pouvoir d’achat comme ceux des fonctionnaires de l’état en chute libre… et aujourd’hui on s’étonne que les candidats à cette fonction  se fassent rares ! On en est à recruter des  vacataires pour boucher les trous.

« Professeur des écoles » ! La belle couillonnade !  Et dire qu’il s’est trouvé une écrasante majorité d’instits qui se sont sentis revalorisés en devenant « professeurs » !

Je suis donc devenu  « Professeur des Écoles » (j’ose à peine le dire) mais je suis resté  Instituteur : mot merveilleux qui, un jour de juin 68, fit briller les yeux de mon Grand-père…. Pour lui qui était né au début du siècle dernier, à une époque où l’Instituteur et le curé étaient les personnages importants du village, c’était une immense fierté. 

J’étais « Instit !  Le Maître !   (ce qui se prononce mèèèèèèèèèèètre) le mot des enfants, mon préféré avec celui qui suit:

J’ai été durant  ces longues années « l’ Instruizou «  , prononcez « Instruuuuuizou »; comprenez « celui qui instruit »… appellation non contrôlée et charmante dont m’affublait  »BIRON ‘‘, un paysan d’ché me. J’laimo ben !

 

Mon parcours

Jugé apte pour le service, l’Éducation nationale, téméraire, m’a donc confié une première classe en 1973. C’était bien sûr une classe unique dans un charmant petit village du Nord Jura à GREDISANS où j’ai été merveilleusement bien accueilli.

Après avoir été Chargé d’école à deux classes pendant 16 ans à OUSSIERES, village de la Bresse Jurassienne, puis durant un an à GROZON (un trop bref passage), j’ai opté pour un poste d’Instituteur adjoint à ARBOIS. Cinq ans plus tard, l’école perdant un poste, dernier arrivé premier à partir, c’est à regret que j’ ai dû faire mes valises.

J’ ai alors opté pour une direction d’ école, seul moyen de conserver son poste en cas de fermeture de  classe. C’est ainsi que j’ai été nommé Directeur d’une école primaire et maternelle  aux « Perchées » (moi qui mesure 1m 66) à POLIGNY, inconscient de la lourdeur de la tâche, du surplus de travail administratif médiocrement compensé par une augmentation de salaire dérisoire.

N’ayant pas vocation de jouer au « gratte papier », rédacteur en chef de projets fumeux et grand pleureur de budgets, atteint de réunionite aigüe, j’ai  rapidement rendu mon tablier de Directeur pour « renfiler » celui d’ Instituteur adjoint à l’ école élémentaire de DAMPARIS, alors heureux titulaire d’ une classe de CP (quoi de plus prenant et gratifiant que d’ apprendre à lire à des enfants). Des activités décloisonnées étaient conduites avec les grandes sections de l’école maternelle de Damparis si bien que l’envie d’ enseigner en grande section m’a tant chatouillé qu ‘elle a fini par me démanger.

J’ai donc postulé pour un poste en maternelle et je regrette de ne l’avoir fait plus tôt. C’est ainsi que j’ai retrouvé Poligny durant les quatre dernières années de ma carrière d’ Instit. Un « mec » en maternelle ça surprend toujours ! Les Collègues ont été un peu surprises, les parents aussi, les enfants beaucoup moins…. et moi… heu… pas trop ! J’ai adoré !

Ces  quatre dernières années, « mi-instit, mi-papy précoce »,  m’ont apporté beaucoup de joie . J’ai eu la chance de terminer ma carrière professionnelle à la maternelle du Centre (aujourd’hui fermée) à Poligny  avec des « tites puces et pucerons » adorables (si, si, y’en avait  encore !) et des parents d’élèves comme tout instit rêve d’en avoir.

L’année scolaire 2005 / 2006 fut ma dernière !

Ma dernière classe 2005 / 2006  !

Ne faisant  pas partie des collectionneurs de médailles,  palmes académiques et autres gadgets décoratifs, n’accordant  d’importance qu’à un seul jugement concernant mon travail:  celui  des Parents d’élèves et surtout à celui des enfants qui s’exprime  des années plus tard; n »étant pas davantage féru de cérémonies et autres discours j’avais choisi de quitter l’enseignement comme j’étais arrivé: dans la discrétion.

Dans la discrétion pas tout à fait car bien que j’avais choisi d’esquiver le traditionnel pot de départ  les parents d’élèves m’avaient  fait la surprise d’organiser une petite fête fort sympathique.

Depuis je savoure les joies de la retraite, selon la formule consacrée, ce qui me permet de m’adonner à celles de la danse, de l’informatique, de la photo / vidéo… entre autres.

 

N’hésitez pas à me faire un petit coucou si vous me connaissez, surtout si vous êtes un ancien élève,  à me contacter qui que vous soyez pour me faire part de vos remarques, avis…etc.

 

Bonne visite !