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Ma première « vraie » expérience en solo.
En classe unique à CHATENOIS (39)
Après 3 années passées à L’École normale d’Instituteurs à préparer le bac et une année de formation professionnelle au métier d’Instituteur (formation toute théorique puisque donnée par des professeurs sensés nous inculquer l’art d’enseigner en primaire mais qui n’avaient jamais enseigné eux mêmes à des enfants de cet âge), la seconde année de formation commençait par une stage « long » de trois mois en situation.
C’est ainsi qu’on m’a parachuté en cette rentrée de 1971 à Chatenois, dans une petite école à classe unique du bassin dolois , ce qui m’a permis de découvrir, effaré, ce qu’était une « vraie classe » de campagne et à quoi ressemblaient des élèves « normaux » (par opposition aux élèves des classes d’applications rattachées à l’école normale: classes doublement privilégiées car généralement du centre ville de Lons le Saunier, dirigée par des Instits « maîtres d’application » (sensés être le nec plus ultra des Instits puisque jugés aptes à accueillir de futurs maîtres), classes bien équipées…
Après quelques brefs passages dans ces « classes modèle », les « apprentis Instits » que nous étions étaient parachutés dans une classe « ordinaire » avec pour mission de se débrouiller « tout seul » comme des grands, durant tout un trimestre.
Je me suis donc retrouvé en classe unique à Chatenois dans une école de campagne à des années lumières des écoles que j’avais entrevues durant ma « formation ». Celle-ci sentait bon les écoles d’antan avec son poêle, ses vieilles tables en bois, son tableau noir, ses craies.
J’ai eu pour mission impossible d’enseigner durant trois mois à une quinzaine d’enfants quelques rudiments d’un programme que je ne connaissais pas. Les pauvres !!!
L’institutrice titulaire du poste qui était elle-même en stage durant ces trois mois, me rendait visite épisodiquement pour se faire une idée de l’état dans lequel elle allait retrouver ses élèves et me prodiguer quelques conseils.
Je garde de cette expérience un souvenir mitigé: content et pas peu fier dans un premier temps de voler de mes propres ailes mais la mayonnaise est vite retombée: bien peu de souvenirs heureux au final, avec le recul, tant j’en ai « bavé » et surtout tant j’ai été mauvais !
Je plains encore aujourd’hui les enfants qui ont eu à subir mon incompétence.